23 octobre 2012

Jaromil Sabor - Marmalade Sculpture (2012)

Ancien membre des Artyfacts, chanteur au sein d'Arthur Pym & The Gordons, Loïk a décidé de voler de ses propres ailes et vient de sortir chez Close Up son premier LP sous le pseudonyme de Jaromil Sabor (référence à La Vie Est Ailleurs de Kundera et clin d'oeil à Hergé, tout un symbole).

Loin de la pop adolescente des Artyfacts ou du garage énergique de son groupe habituel, Marmalade Sculpture révèle un songwriter assez fin, ainsi qu'une pop élégante, intimiste et très mélodique.
Ce qui frappe à l'écoute de ce disque, c'est la maturité dans le son, les mélodies et bien sûr l'écriture pour un garçon de vingt ans !
La tête dans les étoiles mais les pieds sur terre, Jaromil Sabor distille ses effets, jouant sur la palette des possibilités qu'offrent le duo guitare / clavier, instruments ici omniprésents et qui agrémentent joliment ces morceaux, empreints de douce mélancolie ("I Shaved You Off My Skin" ; "Guilty Love Pleasures" ; "Movin' Out"). Si l'ensemble est assez économe d'instruments, cela ne se ressent jamais. On sent une recherche permanente d'efficacité, une orchestration au service des mélodies, sans surenchère et surtout sans effets de manche. Ainsi, quand une batterie fait son apparition sur certains titres ("Crawling Tears", "Hunting You Down") ou quand il invite une certaine Emilie à pousser la chansonnette à ses côtés sur "Cotton Fields", c'est bien les mélodies, les morceaux, qui en sortent gagnants.
Et quand sa guitare prend des accents western ou west coast, forcément on chavire ("Double Couple" ; "Hunting You Down").

Si on sent une certaine proximité avec certains ténors de la scène californienne que l'on soutient en ces colonnes (Tim Cohen et Sonny Smith notamment), le style déployé ici ne se résume pas à cela. On sent un disque aux confluents de ses influences passées au sein des Artyfacts et des choses plus actuelles. D'ailleurs, l'ensemble étonne d'autant plus qu'il s'en dégage une réelle unité alors même que les morceaux ont été enregistrés entre 2009 et 2012. Le sieur Jaromil Sabor avait semble-t-il de la suite dans les idées !

Si le disque, avec son côté faussement lo-fi et dépourvu de la moindre électricité est peut être parfois d'une trop grande linéarité (défaut inhérent à ce style de production et donc largement pardonnable), le résultat chatoyant et emballant mérite l'écoute (et l'achat).
Le genre de disque primesautier qui, mine de rien, s'impose durablement sur la platine et qui, loin de vouloir révolutionner quoi que ce soit, apporte juste à l'auditeur un plaisir sans cesse renouvelé. Et ça, c'est déjà beaucoup.

Frank

en écoute :

3 commentaires:

  1. Youhou, j'aime beaucoup ce disque aussi !

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  2. Et une interview de Loïk aka Jaromil Sabor sur Walking With The Beast :

    Interview Jaromil Sabor

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  3. Premier extrait du prochain album ici :
    http://www.youtube.com/watch?v=83eyqnMYaAg

    Et le 25 mars en écoute intégrale ici :
    http://sunnyweeksproduction.bandcamp.com/album/la-santa-roja

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