6 avril 2012

Karma To Burn / Black Bombaim / Hag (Les Combustibles - 05/04/2012)

Ah ! Du stoner...un style qui ne fait pas dans la dentelle, une volonté d'aller chercher la brute qui sommeille en nous au moyen d'une palanquée de riffs à l'efficacité redoutable. Mais lorsqu'un groupe se veut purement instrumental, on marche sur la corde raide, l'ennui poli tapi en embuscade est prêt à fondre sur nous...

Hé ! Karma To Burn, quoi ! A ce nom prononcé, ma place fut acquise et rendez-vous fut prit aux Combustibles, salle de concert à deux pas de poivrot de gare de Lyon. L'endroit est petit et la scène n'a pas d'estrade...dommage pour les « tailles moyennes » de mon acabit. J'avais beau me trouver à cinq ou six mètres des médiators en action, je ne pus absolument rien voir...Mais qu'importe ! Le son avant tout, non ? J'y viens. Mais commençons par le commencement.

Chargés d'ouvrir les hostilités, les suédo-hongro-anglais (excusez du peu) de Hag vont balancer un set tout en breaks et en vocaux imbitables puisque peu audibles. La salle est vraiment clairsemée, les quelques têtes présentes remuent un peu, le groupe n'est pas à jeter aux orties mais je n'accroche pas plus que ça. Une entrée en matière sympathique qui permet de se glisser doucement dans le bain en commençant par les orteils.

Le 1er EP de Hag

Le temps de choper une Orval au bar, c'est au tour des portugais de Black Bombaim de brancher les guitares. Black Bombaim ! J'avais au préalable écouté leur disque, « Saturdays & Space Travels »...Juste deux faces de 19 minutes 47 chacune pour un tourbillon ininterrompu de soli de six-cordes psychédéliques. Pour le coup, un album qui invite l'auditeur à fermer les volets, monter le son à fond, brûler de l'encens et se rouler nu sur un sol couvert de tessons de bouteilles qu'il viendrait d'éclater en hurlant d'un rire de dément. Un album qui n'offre aucun répit, une gifle sonore qui ne prête pas – mais alors vraiment pas – à l'écoute distraite en fond pour un repas de famille (à moins que votre famille soit celle de The Texas Chainsaw Massacre). J'étais donc assez impatient de voir ce que ça pouvait donner sur scène, le risque à craindre étant un mauvais réglage impliquant une bouillie de sons insupportables. Ce ne fut pas le cas. Après une courte introduction de quelques minutes, le reste de leur set ne fut qu'un seul et unique « morceau », étouffant l'auditoire prit à la gorge par ce déluge de fuzz que rien ne semblait pouvoir arrêter. Forcément, le côté jusqu'au boutiste de la chose en laissa sur le carreau, quelques brebis égarés se mettant même à bailler en réfléchissant probablement à leur prochaine liste de course.
Perso, je suis donc rentré dans le trip...Et je ne fus pas le seul, puisque le groupe reçut une salve d'applaudissements très convaincante (mais pas jusqu'à demander un rappel, hein...).

Les...hum... voyageurs de Black Bombain

J'en profite pour me frayer un passage - oui, pour Black Bombaim, la salle s'était remplie jusqu'à déborder - jusqu'au bar. Notons la carte très sympa des Combustibles qui propose des ti punchs avec du Père Labat (!), de bonnes bières et...du vieux rhum Karukera sur lequel je me rabattis non sans délice. Ah c'est sûr que boire du vieux rhum à un concert de stoner, c'est...comment dire...décalé ? (et cela prouve bien que je n'ai plus vingt ans...même s'il est clair que la majeure partie du public s'avance tranquillement vers la trentaine).

Le meilleur groupe de stoner ???

Allez, pas le temps de tergiverser, Karma To Burn procède à quelques réglages (z'auraient dû prendre un peu plus de temps, diront les bougons). L'auditoire trépigne, ça jubile d'avance et on entend beugler « Twenty » dans un coin. Et boum ! C'est parti pour un set de plus d'une heure d'un stoner instrumental avec des riffs en or massif. C'est peu de dire que l'ambiance est là. Les premiers rangs se jettent les uns contre les autres, les chocs d'épaules sont en rythme avec les fûts fracassés avec rage par le batteur. On n'est là pour voir l'un des (le ?) plus grands groupe de stoner qui soit et on va en avoir pour notre argent. Leurs meilleurs morceaux s'enchaînent et on headbange sous les assauts de leur groove assassin, c'est un véritable exécutoire qui fait méchamment du bien. Les premiers slammeurs ne tardent pas et de grands barbus hilares voltigent dans les airs en essayant de ne pas défoncer les projos (le plafond est très bas). Le chahut est virile mais cordial car le but reste avant tout de prendre son pied à l'écoute de cette musique délicieusement sauvage. En bémol, on ne pourra donc que regretter un son trop brouillon : ça manquait de clarté, du brouhaha par moment, même si objectivement on évita la catastrophe.

Et finalement la température s'accorda rapidement avec mon vieux rhum vite torché : on se serait cru en pleine fournaise martiniquaise ! Cela fait bien longtemps que je n'étais pas sorti d'un concert en étant à ce point en nage, le jean collant aux cuisses, le corps exsangue après un tel matraquage dans les règles de l'art. Un bonheur. Très vite, le froid humide de Paname me rappelle à la réalité et je m'essuie le visage avec le t-shirt.

Ouais.
Faudra remettre ça...


Rick.



On est KTB motherfucker

Pour mettre l'eau à la bouche...

Karma To Burn :




Black Bombain :




Hag :

1 commentaire:

  1. Gros gros concert! Black Bombaim, on accroche ou on accroche pas, perso ils m'ont juste fait voyager. :)

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